[L’Envolée] émission du 10/09/23 : un des co-accusé.es du 8.12 raconte sa détention provisoire et leur procès à venir en octobre

Choc carcéral, solidarités à l’intérieur, l’humour qui fait tenir, paranoïa liée à l’instruction antiterroriste… Manu raconte.

à écouter ici : https://lenvolee.net/un-des-co-accuse%c2%b7es-du-8-12-raconte-sa-detention-provisoire-et-leur-proces-a-venir-en-octobre/

7 avril 2022 // Sortie de Libre Flot! //

C’est avec un ÉNORME soulagement que nous avons appris le transfert de Flo dans un hôpital civil de la région parisienne ce jeudi 7 avril.


Lundi 4 avril, alors que des actions de solidarités et des rassemblements avaient lieu un peu partout en France et en Europe suite à un appel international, ses médecins s’inquiétant de ne pouvoir assurer son suivi médical ont demandé son transfert dans un service spécialisé en nutrition. Pour cela il fallait négocier avec la justice pour lui permettre de quitter les services pénitentiaires. Le juge d’instruction qui avait fermement décidé de maintenir Libre Flot à l’isolement et en détention en février a du accepter après négociations avec les avocat.es sa libération pour raisons médicales.


Pour Libre Flot sa santé étant gravement en jeu il avait décidé de se réalimenter le 4 avril au soir, au 37ème jour de sa grève de la faim, dépité de ne voir rien bouger. Il n’était pas informé des négociations en cours, l’accès au téléphone étant relativement compliqué au sein de l’hôpital pénitentiaire.
Il nous fallait le voir pour le croire et c’est dans un suspens absolu que ses proches ont attendu son transfert dans un hôpital civil ainsi que la notification de sa libération sous bracelet électronique ce jeudi. Après son hospitalisation pour se rétablir de ces 37 jours sans s’alimenter, sa liberté sera soumise à des conditions strictes : travail, interdiction de circuler librement et de sortir du département, interdiction de communiquer avec certaines mis.es en cause, pointage et surveillance continue de sa position avec le bracelet électronique. Cela n’est donc pas équivalent à une véritable libération, et cette période sera comptabilisée dans la durée de « sa peine » déjà accomplie en plus des 16 mois à l’isolement…


Nous croyons que c’est l’ensemble de nos actions et de nos déterminations conjointes avec celle de Flo qui nous permettent de aujourd’hui de relever la tête et de crier enfin une première Victoire! Le combat est en revanche loin d’être terminé, puisque l’instruction est toujours en cours, que tout.es les accusé.es sont toujours contraint.es à des contrôles judiciaires plutôt strictes et que les accusations de terrorisme pèsent encore sur elleux. Nous n’avons toujours aucune idée de quand aura lieu le procès.


Les combats contre la prison et les quartiers d’isolement sont encore longs mais ne sont pas vains, continuons d’exprimer notre solidarité avec tous.tes les enfermé.es, les prisonniers et prisonnières. Un énorme Big up à l’Envolée, pour votre force et votre soutien !


CRÈVE LA TAULE ! LIBERTÉ POUR TOUS.TES !

Des ami.es de Toulouse

Libre Flot stoppe sa grève de la faim, le combat continue

Hier lundi, alors que rassemblements et actes de soutien se tenaient entre autres à Lille, Albi, Paris, Toulouse, Limoges, Strasbourg, Rennes (le samedi), mais aussi en Grèce, au Danemark, en Allemagne, en Angleterre, au Portugal et avant le rassemblement marseillais aujourd’hui à 19h, notre ami et camarade Libre Flot a décidé de stopper sa grève de la faim.

Nous sommes à la fois soulagé.es pour lui et écœuré.es qu’elle n’ait pu mener, malgré quelques petites victoires, à sa libération.

La fin de sa grève n’entame bien sûr en rien notre détermination. Nous continuerons à nous battre pour la libération de Libre Flot, pour les inculpé.es du 8 décembre, et contre le système policier, judiciaire et carcéral responsable de leur situation.

Communiqué de Libre Flot

Alors que ces presque 16 mois de détention en isolement m’ont laissé beaucoup plus de séquelles à la fois physiques mais surtout mentales et psychologiques que 10 mois de guerre en Syrie,

Alors même que j’ai survécu à la libération de Raqqa, face aux troupes de Daesh défendant bec et ongles la capitale de leur califat,

Je reste estomaqué non seulement de la censure qui est faite autour de ma situation, mais surtout devant le silence vis-à-vis de ma légitime et raisonnable requête au gouvernement français, au PNAT (Parquet National Anti-Terroriste), au juge d’instruction Jean-Marc Herbaut, démontrant ainsi leur choix de me laisser mourir !

Pourtant en ce jour d’anniversaire, après 36 jours de grève de la faim à un moment où mon état de santé devient plus hasardeux que jamais, je fais le choix de la vie comme une renaissance, une nouvelle vie qu’accompagne ce printemps et tourne le dos à un potentiel dénouement fatal. Ce 4 avril 2022 à 18h, j’ai décidé de me réalimenter.

Mais rien ne s’achève maintenant, je demeure enfermé, enterré vivant et plus que jamais, j’espère votre soutien et appelle à la solidarité.

Je réitère que je ne demande qu’à être traité comme tou·te·s les co-inculpé·e·s, à savoir être mis en liberté le temps de pouvoir démontrer le côté calomnieux de cette honteuse accusation terroriste qui ne tient pas la route.

Salutations et respect. Libre Flot.

CRÈVE LA TAULE, GRÈVE POUR LA FIN…

A toi camarade qu’on laisse croupir dans une cage, à toi camarade qui lutte, qui résiste dans un 9m2.

Nous sommes nombreux-ses à être solidaires de ton engagement et de tes convictions ! Tu n’es pas seul, notre soutien reste et restera sans faille face à cette machination.

Nous resterons debout, la tête haute et nous n’abandonnerons pas, quoi qu’il arrive.

Crève la taule, grève pour la fin… de cette mascarade au seul but de nous diviser, nous soumettre, nous détruire, ainsi que nos idées.

Mais sachez, VOUS, le soi disant juge, défenseur de l’absurde, que peu importe ce que vous direz, peu importe ce que vous ferez, nous en serons encore plus uni-es, plus fort-es et plus déterminé-es.

Nous ne plierons pas !

Nous avons la rage, et vos actions n’alimenteront que notre détermination.

Force et courage à notre ami, à notre frère sous les verrous ! Nous ne t’oublions pas, et sommes là à tes côtés en ces temps difficiles.

Hèz ji te re heval, Azadi

Nous continuerons à nous battre afin de se réapproprier l’entièreté de nos vies ! Nous envoyons nos pensées et tout notre amour à tous-tes nos sœurs et frères qui luttent en toutes circonstances face à l’enfermement.

Valtra, inculpé du 8 décembre.

Début de la Grève de la Faim de Libre Flot

Ce Dimanche 27 Février, notre ami Libre Flot a décidé d’entammer une grève de la faim alors qu’il est toujours enfermé et à l’isolement dans la prison de Bois d’Arcy (78). Nous retransmettons un communiqué de sa part, à diffuser largement.

POURQUOI JE FAIS LA GRÈVE DE LA FAIM

Cela fait plus de 14 mois que je réfute cette infâmante et diffamatoire accusation d’association de malfaiteurs terroriste.

Cela fait plus de 14 mois que la DGSI m’a expliqué que je n’étais pas arrêté pour ce qu’elle voulait me faire croire, à savoir mon engagement auprès des forces kurdes contre Daech au Rojava.

Cela fait plus de 14 mois que rien ne valide la thèse élaborée de toutes pièces par la DGSI alors même que pendant au moins 10 mois j’ai été suivi, tracé, sous écoute 24 heures sur 24 dans mon véhicule, mon lieu de vie, espionné jusque dans mon lit.

Cela fait plus de 14 mois que je comprends que ce sont mes opinions politiques et ma participation aux forces kurdes des YPG dans la lutte contre Daech qu’on essaie de criminaliser.

Cela fait plus de 14 mois qu’on reproche une association de malfaiteurs à 7 personnes qui ne se connaissent pas toutes les unes les autres.

Cela fait plus de 14 mois à répondre aux questions d’un juge d’instruction utilisant les mêmes techniques tortueuses que la DGSI : la manipulation, la décontextualisation, l’omission et l’invention de propos et de faits afin de tenter d’influencer les réponses.

Cela fait plus de 14 mois que je subis les provocations de ce même juge d’instruction qui, alors que je croupis dans les geôles de la République, se permet de me dire que cette affaire lui fait perdre son temps dans la lutte contre le terrorisme. Pire encore, il se permet la plus inacceptable des insultes en se référant aux barbares de l’État islamique comme étant mes« amis de chez Daech ». Bien que verbal, cela reste un acte inouï de violence. C’est inadmissible que ce juge s’octroie le droit de m’injurier au plus haut point, tente de me salir, et crache ainsi sur la mémoire de mes amis et camarades kurdes, arabes, assyrien.ne.s, turkmènes, arménien.ne.s, turc.que.s et internationaux.les tombé.es dans la lutte contre cette organisation. J’en reste encore aujourd’hui scandalisé.

Cela fait plus de 14 mois d’une instruction partiale où contrairement à son rôle le juge d’instruction instruit uniquement à charge et jamais à décharge. Il ne prend pas en considération ce qui sort du scénario préétabli et ne sert qu’à valider une personnalité factice façonnée de A à Z par la DGSI, qui loin de me représenter ne reflète que les fantasmes paranoïaques de cette police politique. Ainsi, je suis sans cesse présenté comme « leader charismatique » alors même que tout mode de fonctionnement non horizontal est contraire à mes valeurs égalitaires.

Cela fait plus de 14 mois que sans jugement on m’impose la détention dite provisoire que je subis dans les plus terribles conditions possibles : le régime d’isolement (voir les lettres de mars 2021 et juin 2021) considéré comme de la « torture blanche » et un traitement inhumain ou dégradant par plusieurs instances des droits humains.

Cela fait plus de 14 mois que je suis enterré vivant dans une solitude infernale et permanente sans avoir personne à qui parler, à juste pouvoir contempler le délabrement de mes capacités intellectuelles et la dégradation de mon état physique et ce, sans avoir accès à un suivi psychologique.

*

Après avoir sous des airs faussement neutres fourni à l’administration pénitentiaire des arguments fallacieux pour s’assurer de mon maintien à l’isolement, le juge d’instruction demande le rejet de ma demande de mise en liberté, tout comme le parquet national antiterroriste. Pour ce faire, ils reprennent presque en copier / coller le rapport de la DGSI du 7 février 2020, base de toute cette affaire dont nous ne savons pas d’où viennent les informations et dont la véracité n’a pas été démontrée. On est en droit de se demander à quoi ont servi les écoutes, les surveillances, les sonorisations et ces deux ans d’enquête judiciaire et d’instruction puisque sont occultés les faits qui démontrent la construction mensongère de la DGSI.

Le parquet national antiterroriste et le juge d’instruction n’ont de cesse d’essayer d’instiller la confusion et de créer l’amalgame avec des terroristes islamistes alors même qu’ils savent pertinemment que j’ai combattu contre l’État islamique, notamment lors de la libération de Raqqa, où avaient été planifiés les attentats du 13 novembre.

Le juge d’instruction prétend craindre que j’informerais des personnes imaginaires de ma situation alors que celle-ci est publique notamment parce que la DGSI ou le PNAT eux-mêmes ont fait fuiter l’information dès le premier jour. Il prétend ainsi empêcher toute pression sur les témoins, les victimes et leurs familles alors même qu’il n’y a ni témoin, ni victime puisqu’il n’y a aucun acte. C’est ubuesque. Est aussi évoquée sa crainte d’une concertation entre coinculpé.es et complices même si toutes et tous les coinculpé.es ont été mis.es en liberté, qu’il n’a plus interrogé personne d’autre que moi depuis octobre 2021, et que j’ai attendu patiemment qu’il ait fini de m’interroger pour déposer cette demande de mise en liberté.

Il aurait pu être comique dans d’autres circonstances de constater l’utilisation à charge de faits anodins comme : jouir de mon droit à circuler librement en France et en Europe, de mon mode de vie, de mes opinions politiques, de mes pratiques sportives, de mes goûts pour le rap engagé ou les musiques kurdes.

Le juge d’instruction s’en prend à ma mère en la désignant comme n’étant pas une garantie valable pour la simple raison qu’elle n’a pas empêché son fils âgé de 33 ans à l’époque de rejoindre les forces kurdes des YPG dans la lutte contre Daech. Encore une fois, c’est ma participation dans ce conflit qu’on criminalise. Il lui reproche également l’utilisation d’applications cryptées (WhatsApp, Signal, Télégram…) comme le font des millions de personnes en France. Enfin, il dénigre tout d’un bloc toutes les autres options de garanties (travail, hébergement…) sans rien avoir à leur reprocher alors même que les personnels du SPIP dont c’est le métier ont rendu un avis favorable.

*

Comment alors comprendre qu’après avoir ordonné ces enquêtes de faisabilité signifiant la possibilité de me remettre en liberté avec bracelet électronique, le juge des libertés et de la détention malgré le rendu refuse ensuite de la mettre en place ? Nous sommes nombreux et nombreuses à constater que dans toute cette affaire la « justice » viole ses propres lois et est soumise à l’agenda politique de la DGSI.

J’ai récemment appris de la bouche même du directeur des détentions de la maison d’arrêt des Yvelines (Bois d’Arcy), que je remercie pour sa franchise, que mon placement et mon maintien à l’isolement étaient décidés depuis le premier jour par des personnes très haut placées et que quoi je dise ou que lui-même dise ou fasse, rien n’y ferait, que cela le dépasse, le dossier ne sera même pas lu et je resterai au quartier d’isolement et que de toute façon rien ne pourrait changer avant les élections présidentielles.

*

  • Puisque l’on cherche à criminaliser les militants et militantes ayant lutté avec les Kurdes contre Daech,
  • Puisque l’on utilise la détention soi-disant provisoire dans le but de punir des opinions politiques,
  • Puisque cette histoire n’existe qu’à des fins de manipulation politique,
  • Puisqu’aujourd’hui on ne me laisse comme perspective que la lente destruction de mon être,

Je me déclare en grève de la faim depuis le dimanche 27 février 2022 à 18 heures, je ne réclame à l’heure actuelle que ma mise en liberté en attendant de démontrer le côté calomnieux de cette honteuse accusation.

Libre Flot.

Parce que notre ami Libre Flot croupit toujours à l’isolement depuis plus de 14 mois et qu’il a choisi d’engager la riposte par une grêve de la faim, ne le laissons pas seul dans ce sale jeux politique. C’est maintenant qu’il est nécessaire de marquer notre soutien, en diffusant sa parole et par tous les moyens possibles !

Nous n’attendrons pas, sans réactions, la fin des élections pour qu’enfin ils le libèrent !


On peut lui écrire via les comités de soutien locaux :

  • Comité812 Toulouse : Itinéraire Bis – 22 rue Périole – 31500 Toulouse ou PumBat, 34 rue Brouardel, 31200 Toulouse
  • Comité812 Rennes : CNT 35 , BP 30423, 35004 RENNES Cedex
  • Comité812 Paris : L.A.P. 393 rue de Vaugirard 75015 PARIS

Pour se tenir informé : https://soutienauxinculpeesdu8decembre.noblogs.org/

Pour joindre ses soutiens et nous tenir informé des initiatives locales: laisseznousdanser[at]riseup[point]net (clé pgp : https://keys.openpgp.org/search?q=3CC551B54D708A5ADD89C43AF499FA4FF85A247B )

[CCFR] Un an après l’arrestation de notre camarade, notre solidarité pour lui demeure intacte.

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