Le comité de soutien des Soulèvements de la Terre du Pays de Redon apporte son soutien aux inculpé.es du « 8 décembre » dont le procès se déroule du 3 au 27 octobre 2023 à Paris.

Cette « affaire d’antiterrorisme », montée sans aucun fait à imputer aux inculpé.es mais uniquement sur la base d’intentions supposées, constitue un précédent important dans la criminalisation de militants de gauche.

L’État s’était ridiculisé à l’issue de « l’affaire de Tarnac ». Cet été, il s’est une nouvelle fois ridiculisé avec sa tentative de dissolution des Soulèvements de la Terre. Va-t-il se ridiculiser encore une fois par cette affaire du « 8 décembre » qui repose sur une instruction basée sur du vide ?

    Nous appelons les autres comités locaux des Soulèvements de la Terre à :  

  • À organiser des événements de soutien afin de récolter des fonds pour aider les inculpé.es et faire le plus d’écho possible à cette affaire.

    Plus d’infos sur cette affaire : https://soutienauxinculpeesdu8decembre.noblogs.org/  

Le comité local du Pays de Redon réuni en assemblée

[L’Envolée] émission du 10/09/23 : un des co-accusé.es du 8.12 raconte sa détention provisoire et leur procès à venir en octobre

Choc carcéral, solidarités à l’intérieur, l’humour qui fait tenir, paranoïa liée à l’instruction antiterroriste… Manu raconte.

à écouter ici : https://lenvolee.net/un-des-co-accuse%c2%b7es-du-8-12-raconte-sa-detention-provisoire-et-leur-proces-a-venir-en-octobre/

L’AFFAIRE DU 8 DÉCEMBRE :C’EST QUOI ?

L’affaire du 8 décembre 2020 est une opération antiterroriste commanditée par le Ministère de l’Intérieur contre des militant·es désigné·es par ce dernier comme des « activistes d’ultragauche » et mis·es en examen pour « association de malfaiteurs terroristes ».

La DGSI, accompagnée d’unités de polices militarisées (GAO, RAID), a procédé à l’arrestation de neufs personnes – que nous réunissons sous la bannière « libertaires » – dont les engagements politiques étaient divers et dans des régions différentes: soutien aux familles réfugié·es, projets d’autonomie et de lieux collectifs à la campagne, soutien aux victimes de meurtres d’État, squat d’activités politiques et contre-culturelles, écologie et défense de la cause animale, implication dans des Zones A Défendre, activisme dans la scène punk, féminisme, etc.

Ces neuf personnes ne se connaissent pas toutes. Certaines ne s’étaient côtoyées qu’une fois dans leur vie (pendant le confinement). Mais toutes avaient comme point commun une personne, Libre-Flot, ciblée par la DGSI depuis son retour du Rojava en 2018 où il avait participé à la lutte contre DAESH.

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CHRONOLOGIE DE L’AFFAIRE

ESPIONNAGE DE LIBRE FLOT PAR LA DGSI
2018 – 2020

Une surveillance a été mise en place contre notre ami Libre Flot dès son retour du Rojava, comme pour beaucoup de volontaires internationalistes. « Un camarade parti en vacances en Amérique du Sud se retrouvait accusé d’avoir essayé de nouer des contacts avec une guérilla colombienne, un autre fréquentant la ZAD aurait prétendument tiré une fusée éclairante sur un hélicoptère de la gendarmerie, des dégradations d’antennes téléphoniques, de bornes Vélib ou de fourgons de police nous étaient également associées. Ces fables anxiogènes, parfaitement déconnectées de toute réalité, venaient confirmer ce que nous savions déjà : jusqu’à ce qu’il ait trouvé le coupable idéal, le ministère de l’Intérieur ne renoncerait pas à l’entreprise de diabolisation dont nous faisions l’objet. »

Il y a de fortes raisons de penser que Libre Flot était déjà sous le coup de plusieurs techniques de renseignement : à minima la géolocalisation et sonorisation de son véhicule d’habitation.

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Tous les événements et actions de la semaine internationale de solidarité – Du 16 au 23 septembre 2023

Envoyez-nous vos infos, photos, tracts… 812support [at] riseup [point] net

VENDREDI 15 SEPTEMBRE

Paris 18ème – 19h – Bibliothèque La Rue, 10 rue Robert Planquette, M° BLANCHE

Afin de tuer dans l’œuf tout début de contestation qui pourrait remettre en cause son existence, l’Etat n’hésite plus à dissoudre associations et collectifs militants. C’est ce que nous avons pu voir avec la dissolution récente des soulèvements de la terre suite a la demande du syndicat d’agriculteur d’extrême droite, la FNSEA. Mais comment aller plus loin que la simple indignation et que les pétitions ? Alors que les soulèvements de la terre ont pris la décision d’attaquer la dissolution en justice cela semble paradoxale de lutter contre ce qui nous oppresse en utilisant les institutions des oppresseurs.
La discussion permettra d’échanger entre nous des différentes possibilité de s’organiser sans l’Etat et sans rien lui demander.
Comment partir à l’assaut du ciel ?

SAINT-BRIEUC – La Serre (Chemin de la Planche) – À partir de 18 heures

SAMEDI 16 SEPTEMBRE

DOUARNENEZ – La Cantate (1 bd Camille Réaud) – À partir de 16 heures

19h : Cantine en soutien aux personnes incarcérées et aux inculpé·es du 8/12
20h : Projection-discussion autours de courts métrages (sur la répression dans les quartiers et autres)

RENNES – Carrefour18 – À partir de 14 heures

DIMANCHE 17 SEPTEMBRE

NANTES – Cocotte Solidaire – À partir de 19 heures

19h30 : Discussion sur la répression antiterroriste animée par Contre Attaque. Avec un inculpé des SDT, une inculpée du 8/12, des comités de soutien et La Quadrature du Net. Repas , bar et musique !

MARDI 19 SEPTEMBRE

Peyrat-le-Château

Projection du film Relaxe suivie d’un débat et infos sur la mobilisation internationale concernant le procès des camarades.

MERCREDI 20 SEPTEMBRE

VAREN (82) – 20h

Projection à Varen le 20 septembre 2023
Projection à Varen

ALBI (81) – 17h

Appel à rassemblement à Albi le 20 septembre
Rassemblement à Albi

BERRIEN – Librairie L’Autre-Rive – À partir de 18 heures 30

L’Association « Mots Passants, Pas Sage » dévoilera son spectacle intitulé « Parlons d’autre chose » en soutien auxInculpé·es du 8/12.
Présentation de l’Affaire du 08/12
Discussion-débat et infokiosque

JEUDI 21 SEPTEMBRE

Limoges

Projection du film Relaxe suivie d’un débat et infos sur la mobilisation internationale concernant le procès des camarades.

VENDREDI 22 SEPTEMBRE

SAINT-GANTON – Ferme de la Rochelle – À partir de 17 heures

Festival Bouge Ton Bal !
Conférence gesticulée, contes, discussion sur l’affaire du 8/12, expo photo, infokiosque.

CAMPÉNÉAC – Le Nôom – À partir de 18 heures

Concert : Mc Pounz (Rap Poétique) & Emeline tout court (histoire à chanter debout)
Spectacle de clown sur l’affaire du 8/12
Atelier de sérigraphie
Entrée et bar : prix libre

SAMEDI 23 SEPTEMBRE

pantin (93) – à partir de 16h

Soirée de soutien aux inculpé·es du « 8 décembre » au Centre Paris Anim’ Montparnasse (Jardin Atlantique, 26 allée du Chef d’Escadron de Guillebon, 75014) — discussion à 16h avec L’Envolée et La Quadrature du Net, puis grand concert de 18h à 23h : https://www.agendamilitant.org/Concert-de-soutien-aux-inculpee-es-du-8-12.html.

Gaillac (81) – 18h

Un loto pro-compost ?

Un loto c’est rigolo, on fait des quines, des doubles quines et des cartons pleins.
On se raconte des chiffres, on rencontre ses voisins, on boit l’apéro, on gagne des lots…
Gagner le gros lot c’est difficile, surtout tout seul.
Si on s’allie, qu’on s’organise en groupe, on a plus de chance de gagner un lot, et on peut le partager. Mais en France, bizarrement, quand on fait ça, on peut se faire accuser de terreau. Et il y a des lois anti-terreau. Et même si on a encore rien fait, ni quine, ni carton, avec ces lois on peut se retrouver en prison, seul.e, longtemps.

Nous on est plutot pro-compost et on aime les copaines, les trucs où on s’organise en groupe pour gagner et partager. Partager la joie, mais aussi nos expériences, nos peurs, nos idées.

Alors le 23 septembre on organise un loto pro-compost, à Gaillac au Discount (accès parking d’AlphaCan, Ch des Balitrands). Pour partager ce qui nous opprime, ce qui nous libère et pour se faire des copaines, gagner des plantes et des livres, manger, boire un jus et… et se sentir moins seul.e.s !

Loto en soutien aux Inculpé.es du 08.12.2020, inculpé.es par une répression d’État qui tente de faire taire toute contestation sociale, toute remise en question de l’État, et donc toute idée et pratique révolutionnaire. Leur procès se tiendra à Paris du 3 au 27 octobre.

De 18h à 22h vient quiner au Discount.
Cartons à prix libre
il y aura à manger et des softs à prix libre aussi
Lots : Plants, plantes, livres et autres trucs trop cools !

Audience de fixation du 4 juillet 2023

Audience de fixation du 4 juillet 2023

Le 4 juillet 2023, au sein la 16ème chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris, spécialisée dans les affaires terroristes, se tenait une audience de fixation en vue du procès de 7 personnes pour « délit d’association de malfaiteurs en vue de la préparation d’actes de terrorisme » qui se déroulera en octobre 2023.

Cette audience fait suite à deux ans d’une instruction à charge, qui s’attaque à des valeurs bien plus qu’à des intentions réelles, qui stigmatise des modes de vie dits « marginaux » et transforme des convictions intimes en malveillance présumée. Aucune des conclusions du dossier du PNAT ne permet de mettre en lumière un quelconque projet concret. A deux reprises, les conditions de détention dans le cadre de cette affaire ont été condamnées par la justice elle-même.

Cette audience avait en théorie pour objet d’établir un planning du procès à venir, de déterminer les jours auxquels chacun.e se doit d’être présent.e, afin notamment de permettre aux prévenus de prendre leurs dispositions (famille, travail, animaux…) pour un procès, qui, précisons-le, s’étendra entre le 3 et le 27 octobre. Elle était aussi l’occasion de faire valoir des demandes de modifications de CJ, afin de lever l’interdiction qu’ont les prévenus de rentrer en contact les uns avec les autres.

C’est finalement cette demande qui occupera la majorité du temps de l’audience, qui fût le théâtre d’une parodie grotesque de ce que la justice française peut proposer.

La demande conjointe de tous les prévenus d’alléger ce contrôle judiciaire injuste, appuyée par les plaidoyers des avocats mettant en lumière la présomption d’innocence, s’est heurtée aux arguments simplistes et hors de propos du procureur de la république. Selon lui, nous autoriser à entrer en contact comporte plusieurs risques : la récidive et la fuite vers l’étranger.

Récidive de quoi ? Il n’y a aucun fait établi. On nous accuse sur la base d’intentions fantasmées. Quid de la présomption d’innocence ?

Notre présence à tous les 7 lors de cette audience de fixation, montre bien qu’aucun de nous n’a l’intention de se soustraire au procès à venir, et s’il y avait projet de fuite, attendrions-nous vraiment d’obtenir l’autorisation de la justice ?

La justice a fait le choix de se fermer à tout argument sensé, pour ne retenir que le point de vue du procureur de la république. Après pas moins de deux heures de délibéré qui paraissent grotesques au vu de la réponse qui nous a été donnée, toutes nos demandes ont été refusées, hormis l’autorisation pour l’un des prévenus de circuler de nouveau dans un département qui lui était jusqu’ici interdit. Aucun nouvel élément ne permettrait de statuer en faveur de cette modification de CJ.

Que valent en effet 3 ans de contrôles judiciaires respectés à la lettre et des dizaines de rapport du SPIP plus que positifs ? Que penser d’une justice qui ne prend aucunement en compte le respect scrupuleux des privations de liberté abusives qu’elle nous impose depuis maintenant 3 ans ?

Pendant deux ans, je n’ai pas eu le droit d’entrer en contact avec la personne dont je suis le plus proche, interdiction qui a finalement été levée à la fin de l’instruction. Dans le même temps, un.e autre prévenu.e a obtenu le droit de rentrer en contact avec tout.e.s les autres mis.e.s en cause, qui n’ont, eux, pas le droit de lui répondre.

C’est dans ce contexte absurde que notre demande de modification de CJ portant sur les interdictions de rentrer en contact n’a pas été autorisée.

Cette parodie de justice ne laisse pas présager un procès équitable.

PNAT parquet national anti-terroriste

CJ contrôle judiciaire

SPIP service pénitentiaire d’insertion et de probation

« Le 4 juillet sera aussi l’énième occasion de demander la main levée du CJ ou tout du moins son allégement. Il faut savoir que toute les demandes précédentes ont été l’occasion par les différents procureurs d’être insultant·e·s à mon égard.

Lorsque je demande à pouvoir aller voir ma mère, qui n’est pas apte à venir seule jusque là où je vie, on me répond de ne pas m’être soucier de ma mère lorsque je suis parti combattre contre daesh, de ne pas m’être soucier de ma mère lorsque j’ai entamé une grève de la faim contre l’isolement, grève de la faim dont je rappelle était mon ultime tentative pour sauver ma vie de l’enfer que me faisait subir l’état français, qui me détruisait physiquement, mentalement et psychologiquement et qui sera jugé, comme dit plus haut, illégal par la suite.« 

Lire le témoignage de F. juste avant l’audience de fixation du 4 juillet en entier ICI

« Dans un contexte social très tendu, le procureur a fait la demande que ce procès ne soit pas un procès politique. Demande complètement hypocrite, alors que nous sommes cités comme des individus faisant partie de groupuscule « d’ultra gauche », et que le réquisitoire définitif du PNAT commence par une introduction de 10 pages, un résumé complètement détourné de l’histoire des mouvements dits de « l’ultra gauche ».

Nous allons donc devoir nous défendre sur des intentions présumées, paroles contre paroles, face à un système judiciaire qui semble biaisé en notre défaveur. Le procureur, portant le rapport du PNAT, se permet de tirer des conclusions sans aucune base de faits concrets. Chaque activité, hobby ou blague est détourné, formant un récit policier grotesque qui ne repose sur rien, à part la volonté du système judiciaire de nous faire rentrer dans les cases qui les arrangent, à savoir de dangereux terroristes d’ultra gauche. Dans ce procès, qui sera public, nous allons donc devoir raconter nos vies dans les moindres détails devant journalistes et badauds venus se délecter de notre intimité dans un voyeurisme judiciaire malsain. »

Lire le temoignage complet de B. suite à l’audience de fixation du 4 juillet ICI

« La juge a suivi les recommandations du procureur à la lettre, sans chercher à aller plus loin. Ca promet de bons résultats pour le procès… L’excuse principale est l’« absence de nouveaux éléments » (sous-entendu qui seraient favorables aux inculpé.e.s). Et là on se fout de nous. Tous les rapports des SPIP sont excellents, les CJ suivis avec zèle, il y a même un rapport du SPIP qui est arrivé en plein milieu de l’audience !

Cette audience était réglée en avance. Le procureur n’a rien eu a faire à part rester dans son fauteuil a arborer un sourire satisfait à la limite du malsain.« 

Lire le temoignage complet de W. suite à l’audience de fixation du 4 juillet ICI

Appel à une semaine de solidarité internationale en soutien aux inculpé.es du 8 décembre

À toutes les organisations, collectifs autonomes, militant·es et syndicats attachés à la justice sociale.

Nous sommes des proches, ami·es, familles et soutiens, et nous mobilisons depuis le 8 décembre 2020 pour soutenir les personnes ciblées par l’opération antiterroriste de cette même date.

Cette affaire sera jugée très bientôt, du 3 au 27 Octobre 2023.

Nous vous appelons à vous mobiliser concernant cette « Affaire du 8 Décembre » et plus généralement contre l’extension sans précédent de l’arsenal antiterroriste.
Merci de prendre le temps de lire et de partager cette invitation.

Salutations libertaires

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AFFAIRE DU 8 DÉCEMBRE : LE CHIFFREMENT DES COMMUNICATIONS ASSIMILÉ À UN COMPORTEMENT TERRORISTE

Nous relayons un article de la Quadrature du Net.

Lire l’article sur le site de la Quadrature du Net ici

Voir la Tribune rédigée par la Quadrature du Net suite à l’article ici


« Tous les membres contactés adoptaient un comportement clandestin, avec une sécurité accrue des moyens de communications (applications cryptées, système d’exploitation Tails, protocole TOR permettant de naviguer de manière anonyme sur internet et wifi public). »

DGSI

« L’ensemble des membres de ce groupe se montraient particulièrement méfiants, ne communiquaient entre eux que par des applications cryptées, en particulier Signal, et procédaient au cryptage de leurs supports informatiques […]. »

juge d’instruction

Ces deux phrases sont emblématiques de l’attaque menée contre les combats historiques de La Quadrature du Net dans l’affaire du 8 décembre que sont le droit au chiffrement8 des communications9, la lutte contre l’exploitation des données personnelles par les GAFAM10, le droit à l’intimité et la vie privée ainsi que la diffusion et l’appropriation des connaissances en informatique11.

Mêlant fantasmes, mauvaise foi et incompétence technique, les éléments qui nous ont été communiqués révèlent qu’un récit policier est construit autour des (bonnes) pratiques numériques des inculpé·es à des fins de mise en scène d’un « groupuscule clandestin » et « conspiratif ».

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