Une analyse de l’enquête préliminaire dans l’ « Affaire du 8 Décembre », diligentée par le Parquet National Antiterroriste et menée par la DGSI.

En passant

Coucou! Le document que vous avez entre les mains n’est pas un résumé ni une analyse politique de l’opération antiterroriste du 8 décembre 2020.

Ce document décrit les faits et gestes des acteurs répressifs, que ce soit les flics ou les magistrats. Nous souhaitons rendre intelligible et publique leurs méthodes de travail pour apprendre à s’en protéger.

Ce document est incomplet. Il manque encore à l’analyse la suite de l’information judiciaire, les arrestations/perquisitions, la détention, les exploitations de scellés, les contrôles judiciaire, le procès, le sursis probatoire, le jugement, etc.

On parlera essentiellement de l’enquête préliminaire qui s’étend sur plus de 2 mois (du 7 février 2020 au 20 avril 2022), même si on va parfois évoquer des éléments de procédure de ce qui précède (du renseignement opéré par la DGSI) et de ce qui suit (l’ouverture d’une information judiciaire, le procès, etc.).

Nous évoquerons des aspects de procédure (qui fait quoi quand) mais surtout des détails de la mise en place des moyens de surveillance et de renseignement et ce qu’ils en obtiennent. On ne s’attardera pas sur ce que les camarades visées par l’enquête auraient fait ou pas fait. Cela relève de la Défense des inculpé·es.

Face à la répression, notre solidarité se doit d’être sans faille.

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Analyse des méthodes de la justice dans le procès anti-terro des inculpé.es du 8.12

En passant

 Nous allons tenter ici d’exposer les différentes méthodes des juges et des procureur.es au cours du procès des inculpé.es du 8.12 qui s’est déroulé du 3 au 27 octobre 2023 à la 16ème chambre du Tribunal correctionnel de Paris. Nous ne reviendrons pas sur les aberrations que comporte le dossier en lui-même, que ce soit le rapport du juge d’instruction ou celui du PNAT, ni sur les mensonges et manipulations de la DGSI, car tout ceci mériterait un autre texte au vu de la quantité de matière à développer. 

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Gardes à vue antiterroristes. Comment les biais psychologiques induisent de « faux aveux ».

Un petit groupe de personnes avec des compétences diverses, professionnelles ou pas, autour du traumatisme psychologique et des effets psychologiques de la violence, a été sollicité pour prendre connaissance des témoignages d’interpellations et de gardes à vue de plusieurs des mis·es en cause de l’affaire dite du 8 décembre 2020 (7 personnes accusées d’association de malfaiteurs terroristes d’ultragauche). Au delà des expériences individuelles, ces témoignages laissent apparaître des méthodologies qui nous questionnent fortement sur le crédit qui peut être apporté à des informations obtenues lors de garde à vues longues et éprouvantes dans les locaux de la Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI) et de la Sous Direction Anti-Terroriste (SDAT). Voici les analyses qui sous-tendent ces questionnements.

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Notes de la DGSI concernant « l’ultragauche » et autres considérations policières.

Des notes de la DGSI concernant la mal nommée Ultragauche à partager, diffuser, lire, commenter, critiquer, se moquer, foutre en boule, brûler… (liste non exhaustive).

Quand on a la chance d’avoir des amis accusé.es de terrorisme d’ultragauche, on apprend pas mal de trucs sur la police et plus particulièrement sur les renseignements généraux, appelés aussi DGSI.

On découvre ainsi les talents cachés de composition écrite et d’historiens hors pair de ces agents de la police secrète des Hauts de Seine (la crème de la crème parait-il).

C’est ainsi que nous avons pu lire avec délectation ce que la DGSI aime à raconter au PNAT, à la justice et aux médias à propos de ce qu’elle nomme, d’après sa propre définition (qui ne fait même pas consensus) : « L’ULTRAGAUCHE ».

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AFFAIRE DU 8 DÉCEMBRE : LE CHIFFREMENT DES COMMUNICATIONS ASSIMILÉ À UN COMPORTEMENT TERRORISTE

Nous relayons un article de la Quadrature du Net.

Lire l’article sur le site de la Quadrature du Net ici

Voir la Tribune rédigée par la Quadrature du Net suite à l’article ici


« Tous les membres contactés adoptaient un comportement clandestin, avec une sécurité accrue des moyens de communications (applications cryptées, système d’exploitation Tails, protocole TOR permettant de naviguer de manière anonyme sur internet et wifi public). »

DGSI

« L’ensemble des membres de ce groupe se montraient particulièrement méfiants, ne communiquaient entre eux que par des applications cryptées, en particulier Signal, et procédaient au cryptage de leurs supports informatiques […]. »

juge d’instruction

Ces deux phrases sont emblématiques de l’attaque menée contre les combats historiques de La Quadrature du Net dans l’affaire du 8 décembre que sont le droit au chiffrement8 des communications9, la lutte contre l’exploitation des données personnelles par les GAFAM10, le droit à l’intimité et la vie privée ainsi que la diffusion et l’appropriation des connaissances en informatique11.

Mêlant fantasmes, mauvaise foi et incompétence technique, les éléments qui nous ont été communiqués révèlent qu’un récit policier est construit autour des (bonnes) pratiques numériques des inculpé·es à des fins de mise en scène d’un « groupuscule clandestin » et « conspiratif ».

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Antiterrorisme & Ultragauche: la gouvernance par la peur

Galerie

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Le 8 decembre 2020, plusieurs perquisitions en France ont mené à l’incarcération de 5 personnes pour association de malfaiteur à caractère terroriste. Il ne leur est rien reproché de précis, la terminologie même de l’accusation est floue, et pire que tout iels sont enfermé.es sur la base “de soupçons” de “vague projet d’action violente” visant à “déstabiliser les institutions et la démocratie”… Continuer la lecture