Conférence internationale en solidarité avec les prisonnier.es politiques à l’espace Niemeyer (Paris) les 20 et 21 décembre 2025

En passant

Texte lu à la conférence par le comité de soutien le samedi 20 décembre:

Le 8 décembre 2020, neuf militant.es anarchistes, libertaires et sympathisant.es de gauche furent arrété.es un peu partout en France hexagonale par les services de renseignement intérieur, la DGSI.

A la suite de 96h de GAV, sept d’entre elleux seront accusé.es d’association de malfaiteurs terroristes dans l’intention de commettre des actions violentes envers les forces de l’ordre ou des militaires. Cinq d’entre elleux seront incarcéré.es et deux placés sous contrôle judiciaire.

Toustes ne se connaissait pas au moment de ces arrestations. Leur seul point commun étant le camarade Libre Flot, revenu 2 ans auparavant du Rojava, au nord Syrie, ayant rejoint les camarades des YPG (force de défense du peuple) dans leur lutte contre DAESH et la construction d’un confédéralisme démocratique. Le tout, l’ironie viendra plus tard, soutenu par la coalition internationale dont fait parti la France. Celle là même qui accusera de terroristes nos camarades.

Les incarcérations iront de 5 à 22 mois, sous un régime particulier de DPS, détenu particulièrement surveillé et pour l’un d’entre elleux à l’isolement total pendant 16 mois, se soldant par une grève de la faim qui aboutira à sa sortie sous bracelet électronique. Après quatre ans d’une longue et éprouvante instruction saupoudré de contrôles judiciaires strictes aura lieu le procès au tribunal correctionnel des nôtres. En correctionnel oui ! Et non aux assises, et ce, à la demande du parquet national anti-terroriste, ce qui alertait déjà quand à la risibilité de cette non-affaire. Un mois de procès qui aboutira, selon les conclusions même du tribunal, au fait qu’il n’y a «  ni groupe, ni projet, ni cible. Subsiste cependant des intentions supposées ». Des condamnations lourdes ont eu lieu, pour « association de malfaiteur avec intention terroriste ». L’Etat a réussi son pari via son bras juridique. Pouvoir criminaliser, sans aucune preuves matérielles des militant.es sans affinités politiques ou même amicales avec l’arme de la jurisprudence.

Après le fichage S dont iels ont été ciblé.es durant leur vie militante ou personnelle les voici inscrit.es au FIJAIT, Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions terroristes, et cela pour 20 ans ! Dont 10 à se justifier trimestriellement auprès des gardiens de l’Etat.

Vous pouvez remercier les lois d’exceptions votées dans le plus grand des consensus en omettant sciemment de rappeler que les lois une fois actées pourront alors se retourner contre l’ensemble des individus et non plus pour l’exception supposée.

Nos camarades ont choisi de faire appel, non pas pour leurs vies, celles çi ayant déjà été brisées mais pour nous, pour vous. Car oui demain ce sont les personnes ici présentes et celles dehors qui pourront être incriminées. Plus besoin de débats, de contradictions politiques voir même de procédures de dissolution. Il suffira avec l’appui des renseignements intérieurs de créer des groupes supposés et de leur coller des intentions .

Les répressions politiques ne datent pas d’aujourd’hui, l’association de malfaiteur est pour rappel une loi votée pour être alors utilisé contre des militants anarchistes en 1893. D’une triste banalité juridique aujourd’hui. Nous avons pu voir au cours de l’Histoire que quelque soit la couleur d’un Etat-nation, bleu, blanc, ou rouge, démocratique ou non, tant que celui çi disposera de la légitimité de la violence, la force militaire et le contrôle de la force juridique alors les amoureux et amoureuses de la liberté subiront les répressions de toutes part de celui-çi. Mourir étouffé plaqué au sol, perdre un œil ou une main, mourir d’une grenade ou finir en prison à l’isolement et ne pouvoir contester un pouvoir politique ne sont pas que des réalités d’une zone de guerre perdue dans un imaginaire prémâché médiatiquement, mais bel est bien ce qui se passe actuellement dans l’empire colonial français.

C’est pour toute ces raisons que l’on appel à votre soutien dès maintenant dans vos réseaux, dans vos luttes, dans NOS luttes. C’est pour nos libertés que l’on vous invite à converger devant le tribunal d’appel de Paris ou votre tribunal local tout le mois de Mai 2026 et même avant s’il le faut. Aujourd’hui ce sont elleux, demain ce sera vous.

Pour les Etats, nous sommes toustes des terroristes.

jin, jîyan, azadî Femme Vie Liberté

Liberté aux peuples Mort aux Empires

Déclaration des camarades du Rojava: Notre solidarité aux inculpé·es du 8 décembre et aux victimes de la répression

Nous, internationalistes du Rojava, scrutons avec attention le tournant qu’est l’Affaire du 8 Décembre à l’égard de la criminalisation d’activités et d’opinions politiques en France. La Justice française décidera bientôt si le fait d’avoir des convictions politiques socialistes et anarchistes est un crime.

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Le comité de soutien des Soulèvements de la Terre du Pays de Redon apporte son soutien aux inculpé.es du « 8 décembre » dont le procès se déroule du 3 au 27 octobre 2023 à Paris.

Cette « affaire d’antiterrorisme », montée sans aucun fait à imputer aux inculpé.es mais uniquement sur la base d’intentions supposées, constitue un précédent important dans la criminalisation de militants de gauche.

L’État s’était ridiculisé à l’issue de « l’affaire de Tarnac ». Cet été, il s’est une nouvelle fois ridiculisé avec sa tentative de dissolution des Soulèvements de la Terre. Va-t-il se ridiculiser encore une fois par cette affaire du « 8 décembre » qui repose sur une instruction basée sur du vide ?

    Nous appelons les autres comités locaux des Soulèvements de la Terre à :  

  • À organiser des événements de soutien afin de récolter des fonds pour aider les inculpé.es et faire le plus d’écho possible à cette affaire.

    Plus d’infos sur cette affaire : https://soutienauxinculpeesdu8decembre.noblogs.org/  

Le comité local du Pays de Redon réuni en assemblée

Communiqué de presse de Camille

En passant

« Bonjour, je m’appelle Camille,

je fais partie des sept personnes qui ont été mises en examen à la suite de ce fameux « coup de filet dans l’ultragauche » le 8 décembre 2020.

Depuis plus d’un an, l’institution judiciaire s’est abbatue sur nous avec une férocité et une violence inouie. Aujourd’hui, je suis réellement, profondément fatiguée et désemparée face à cette machine à broyer. Nous avons connu des conditions d’incarcération particulièrement rudes avant d’être libéré.es. Nos amis, familles, entourages, se sont tour à tour auditionner par la DGSI, l’instruction continue de faire exister un « groupe » quand bien même l’absence de lien entre plusieurs d’entre nous a été prouvée et surtout un projet qui n’existe nulle part ailleurs que dans le récit construit par la DGSI. Si quelques entorses à la loi ont pu être démontrées, celles-ci remontent à 8 mois avant nos arrestations et aujourd’hui encore, personne ne comprend quels seraient les éléments qui enclenchent nos arrestations ce 8 décembre.

Depuis le début de cette procédure, chacun des accès à nos droits a dû faire l’objet d’une rude bataille pour être arraché. Je suis d’abord rentrée en procédure pour dénoncer les fouilles à nu systématiques à chaque fin de parloir dont je faisais l’objet et que le chef d’établissement refusait de m’enlever. Je n’ai pu avoir accès au dossier qu’au bout de 5 mois après avoir fait appel sur le refus des juges d’instruction de me le donner et ce alors qu’ils m’avaient déjà plusieurs fois auditionné. Toutes les nullités déposées par mes avocat.es, portant principalement sur la légalité des méthodes d’enquête utilisées à notre enconre, se sont vues rejetées.

Récemment, nous avons pu obtenir deux nouvelles avancées: la levée des interdictions de communiquer entre Libre Flot et moi, ainsi que la livée de l’isolement. Mais une fois encore, force est de constater qu’elles ont dû être arrachées. La livée des interdictions de communiquer n’intervient qu’au bout de 15 mois de procédure, plus de 3 semaines de grève de la faim et une hospitalisation, quand bien même la relation que nous partageons est clairement établie au dossier. La sortie d’isolement intervient au bout de nombreuses tentatives de procédure pour y mettre fin de la part de ses avocats et surtout dans un contexte dramatique où, désormais alité et ne pouvant plus se lever, il n’est de toutes façons pas à même d’en profiter.

Malgré l’immense soulagement qu’elles provoquent, ces avancées ne peuvent donc pas être considérées comme des victoires. Elles répondent tout juste au minimum de dignité et d’humanité que l’on aurait dû nous octroyer dès le début de nos mises en examen.

La logique judiciaire a jusqu’ici voulu que chacun d’entre nous soit relaché à l’issue de ses interrogatoires devant monsieur Jean-Marc Herbaut. Encore une fois, ce n’est pas le cas de Libre Flot. Il a alors décidé, depuis le début de sa grève de la faim, de déposer chaque jour une demande de mise en liberté, qui ont jusqu’ici toutes été refusées. Dans les motifs invoqués, on retrouve une nouvelle fois l’amalgamisme qu’il ne cesse de dénoncer avec force: « le contexte anxiogène des attentats islamistes ». Ce que demande Libre Flot aujourd’hui à travers sa grève de la faim, ce n’est pas d’arracher des miettes, c’est simplement la fin du traitement d’exception qu’il subit depuis le début, basé uniquement sur son engagement au Rojava. Il demande que l’on cesse de le comparer aux terroristes qu’il a combattu. Il demande, tout comme nous, à pouvoir se défendre correctement.

Monsieur Herbaut, il est temps que cet acharnement cesse. »

[CCFR] Un an après l’arrestation de notre camarade, notre solidarité pour lui demeure intacte.

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CommuniquéLiberté pour FloArrêt de l’isolement carcéral et des poursuites contre notre camarade Il y a un an aujourd’hui, plusieurs militants révolutionnaires ont été interpellés et placés en détention suite à une enquête les soupçonnant de préparer des attaques contre des … Continuer la lecture

Le club de Médiapart – Violences pénitentiaires et acharnement carcéral : stoppons la spirale répressive

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En soutien aux militantes et militants visés par la répression antiterroriste depuis le 8 décembre 2020, plusieurs collectifs dénoncent le maintien à l’isolement d’un des inculpés et «la fabrication de figures de coupables instaurées par la gestion policière, judiciaire et … Continuer la lecture

Déclaration de la Délégation Internationale pour la Paix et la Liberté au Kurdistan

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La Délégation internationale pour la paix et la liberté au Kurdistan a publié une déclaration concernant le Gouvernement régional du Kurdistan (KRG) qui empêche la délégation d’établir des entretiens avec des acteurs politiques du Sud-Kurdistan (Irak) dans le cadre de … Continuer la lecture

L’ingrédient oublié de l’affaire du 8/12 – Bureburebure.info

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Merci aux copaines malfaiteureuses de Bure pour le soutien et la force <3 « Dans le coin de Bure, on s’est réuni·es avec quelques copaines pour s’informer, discuter, réfléchir et tenter de comprendre l’absurdité de l’affaire du 8/12. Ici, ça fait … Continuer la lecture